Dalmore : 8 secrets historiques qui font sa légende
Mais quels autres petits secrets cette marque emblématique et largement plébiscitée par nos clients cache-t-elle ?
1. Un nom et un blason légendaires
Outre son sens gaélique, le nom "Dalmore" évoque l’ancrage historique de la distillerie. L’emblème du cerf royal (royal stag) à douze cors qui figure sur les bouteilles est directement inspiré de la légende du XIIIᵉ siècle bien connue. En 1263 le chef Mackenzie Colin de Kintail sauva le roi Alexandre III d’un cerf attaquant, et le roi, reconnaissant, autorisa sa famille à arborer cet "animal royal douze-bois" dans leurs armoiries.
Ce blason est encore aujourd’hui repris par Dalmore sur ses bouteilles, un clin d’œil à ce prestigieux héritage historique.

2. Un fondateur visionnaire
Alexander Matheson, marchand écossais originaire d’une famille de commerçants en Extrême-Orient, choisit un site isolé pour sa distillerie afin d’y contrôler la qualité de l’eau, du malt et de la tourbe environnante. Il transforma lui-même les bâtiments existants (moulin et ferme) en distillerie opérationnelle et supervisa la construction de toutes les installations – de la cuverie aux chais de vieillissement – ainsi que des infrastructures de liaison.
Matheson fit notamment construire sa propre voie ferrée privée et un petit embarcadère pour approvisionner le site en charbon, orge et fûts par bateau. Cette organisation sur-mesure, pensée dès l’origine, était peu commune à l’époque et témoigne de l’ampleur de son projet.
3. Le Cromarty Firth et la Black Isle
La distillerie Dalmore occupe une position unique en Écosse : sur les rives du Cromarty Firth, face à la péninsule fertile de la Black Isle. Cette zone n’est pas une île mais un plateau alluvial boisé, propice à l’orge. Dalmore s’approvisionne d’ailleurs auprès des fermes voisines de la Black Isle pour son malt et puise son eau dans le loch Kildermorie (une source pure de la région).
Le microclimat marin apporte une influence salée discrète lors de la maturation. Cette proximité de la mer rappelle certaines distilleries côtières, mais Dalmore reste classée dans les Highlands, avec un profil aromatique plus fruité et épicé que salin.

4. Une production d’abord destinée aux blends
Pendant longtemps, la majeure partie de l’orge distillée à Dalmore ne sortait pas sous la marque Dalmore Single Malt, mais alimentait les assemblages du groupe Whyte & Mackay (propriétaire de la distillerie) et leur blend traditionnel "Claymore". Ce n’est que récemment que le nom Dalmore est devenu familier aux amateurs de single malts.
Fait peu connu : la distillerie, malgré son prestige actuel, s’est longtemps démarquée en étant l’une des rares distilleries à commercialiser de très vieux malts (50 ou 62 ans) plutôt qu’à travers sa gamme standard.
5. Des installations conçues sur mesure

Comme évoqué, Dalmore fut un projet "clé en main" dès 1839. À l’origine, deux alambics en cuivre seulement étaient en service, puis deux autres furent ajoutés dans les années 1970.
Fait inhabituel, ces alambics sont équipés d’une chemise d’eau qui augmente le reflux de l’alcool, produisant un esprit plus lourd (davantage de composés de tête retombant dans le bouilleur).
Ceci contribue à la richesse caractéristique du new make Dalmore et explique pourquoi le distillat supporte de longs vieillissements.
6. Le rôle du fût de sherry Matusalem.
Dalmore est célèbre pour ses finitions en fûts de Xérès de grande qualité. Par exemple, l’édition 21 ans du Dalmore est partiellement élevée en fûts de Xérès Oloroso "Matusalem" de 30 ans d’âge, en provenance exclusive de la prestigieuse bodega andalouse González Byass.
Ces fûts anciens confèrent au whisky des arômes de fruits secs, caramel et épices caractéristiques de la maison. Plus généralement, le maître assembleur Richard Paterson sélectionne lui-même des fûts de vin rares (porto, madère, marsala, cabernet) pour les whiskies les plus haut de gamme.
Cela culmine dans la cuvée King Alexander III, qui marie six types de fûts (bourbon, Xérès Oloroso, porto, madère, marsala et cabernet sauvignon) dans une même expression – un assemblage unique en son genre.
Cette méthode multi-fûts, annoncée comme la seule au monde pour un single malt, donne au King Alexander III une complexité aromatique hors du commun.
7. Des âges records
Dalmore a régulièrement frappé les esprits en commercialisant des vieillissements extrêmes. Il existe peu de distilleries capables de proposer un single malt de 50 ans ou plus.
Seules 12 bouteilles du Dalmore 62 ans ont été produites ; en 2017, l’une d’elles s’est vendue 125 000 £ aux enchères (plus de trois fois son estimation). De même, le Dalmore 50 ans (tiré à 60 exemplaires) a atteint environ 28 000 £ au cours d’une vente en 2018. Ces montants record soulignent la rareté de ces millésimes : le plus jeune distillat de ce 50 ans date de 1926, et le 62 ans contient de l’alcool distillé jusqu’au début du XXᵉ siècle.
8. Records et collectionneurs

Au-delà des seuls âges, Dalmore détient d’autres records de prix : par exemple, l’« Eos » (une édition limitée de 25 ans) a été adjugée près de 100 000€ à Hong Kong, et un coffret exclusif de 12 bouteilles créées par Paterson a atteint 1 million de livres en 2017.
Cela fait de Dalmore l’une des distilleries les plus prisées par les investisseurs et collectionneurs de whisky. En comparaison, de nombreuses distilleries ne voient pas leurs single malts sortir de leur marché local avant de longues années ; Dalmore a su, dès les années 2000, s’imposer sur le marché international du whisky rare.
Chaque fait ci-dessus éclaire un aspect peu évoqué de Dalmore – son enracinement historique, son terroir, ses méthodes et ses flacons hors norme – et souligne pourquoi cette distillerie reste fascinante pour les connaisseurs.
Les sources historiques (comme l’histoire du blason royal) et techniques (origine de l’eau et du malt, choix des fûts) confirment que Dalmore a bâti sa réputation sur une alliance d’innovations et de traditions peu communes.
Sources : archives officielles et articles spécialisés sur Dalmore.
Découvrez la gamme Dalmore dès à présent.